Des droits, d’accord, mais fais d’abord tes devoirs...

Mais quel rapport entre les Droits de l’Enfant et les Ecoles de Devoirs, avec leurs sacro-saints travaux à domicile ?

Rappelons quand même qu’une école de devoirs reconnue par l’ONE se doit de « respecter et défendre en son sein les Droits de l’Homme et les Droits de l’Enfant » (Décret des Ecoles de Devoirs, article 7, paragraphe 2.11 ). Cela paraît évident, cela va sans le dire...mais c’est encore mieux en le disant !

Et cela implique de nous interroger, entre autres, sur ces fameux devoirs qui nous prennent tellement de temps. Sommes-nous réellement en train de respecter les Droits de l’Enfant quand, quotidiennement, nous restons des heures autour d’un devoir avec certains enfants ? Est-ce la meilleure manière de les faire grandir et de donner du sens aux apprentissages ? Alors que l’Article 31 des Droits de l’Enfant nous dit bien que l’enfant a droit au repos, aux loisirs et au temps libre. Ce n’est sans doute pas pour rien que la Ligue des Droits de l’Enfant est partie en guerre contre les devoirs excessifs ! (Le Soir, 1 6 novembre 2016). Tandis que les fédérations de parents, en Espagne, ont fait la grève des devoirs (La libre – 2 novembre 2016).

Alors, si on commençait par réaliser les devoirs selon les critères stipulés par le décret « Missions » et explicités dans la circulaire 108 qui vise à réguler les travaux à domicile dans l’enseignement fondamental : d’une durée de maximum 30 minutes, ils doivent pouvoir être réalisés sans l’aide d’un adulte, ne pas être côtés et porter sur une matière déjà vue en classe (décret du 29 mars 2001). Si cela était respecté à l’école, à l’école de devoirs et à la maison, ce serait un petit pas pour l’homme, et un grand pas pour l’humanité et le respect des Droits de l’Enfant.

Et si nous aussi, nous faisions la grève des devoirs et retrouvions ainsi du temps pour nos diverses missions : apprendre en s’amusant, mener des projets, lire, dessiner, bouger, jouer, parler, prendre le temps de ne rien faire... Tout ce qui permet à l’enfant de s’épanouir et de grandir, dans le respect de son rythme, en valorisant tous les enfants et toutes les formes d'intelligence.

A méditer...


[Extrait de la Filoche n°42, edito par Marie-Hélène André, chargée de projets FFEDD et animatrice/formatrice AEDL]