@FeuilleT - Octobre 2020

Sur le fil... des écoles de devoirs témoignent

Sommaire

Edito
Sur Le Fil : des coordinateurs d’Ecoles de Devoirs témoignent
► Outilthèque : informatique, livres et formations
► La permanence de la CEDD
► Un dossier sur le mouvement des EDD (Carhop)
Tirons les fils ! Livret créatif
► Petites annonces

Envie de lire les infos en version pdf ? Téléchargez le fichier

EDITO

Voilà l’automne et le mois d’octobre entamé. Depuis notre dernier numéro, de nombreuses écoles de devoirs ont repris leurs activités. Après le questionnaire proposé fin avril, nous étions intéressés de les entendre, de vive voix cette fois, sur cette rentrée dans ce contexte si particulier. Les activités en présentiel reprenant timidement nous avons privilégié la visioconférence, une seconde après notre assemblée générale du mois de juin. C’est ainsi que le 17 septembre 16 participant-e-s de 15 associations étaient présent-e-s pour nous dire cette période entre confinement et reprise. Un questionnaire leur avait été envoyé préalablement pour préparer un petit tour de table qui s’est révélé touffu et riche de tant d’expériences_partagées au plus près du terrain d’action !  Nous n’avons pas pu nous résoudre à trop restreindre leur temps de parole tant nous ressentions le besoin de chacun et chacune de se retrouver et d’échanger.
Vu le contexte, pas étonnant que la question des locaux, des volontaires, de la fracture numérique et des inégalités se soient invités aux propos. La diminution de l’offre liée à une réorganisation tenant compte des mesures sanitaires a encore davantage limité l’offre dans un contexte de saturation déjà présent depuis tant d’années. Divers éléments contextuels viennent, en effet, restreindre les possibilités d’accueillir les enfants, les jeunes et les familles dans des conditions que toutes et tous veulent optimales. Si le travail en sous-groupes répartis sur les jours de la semaine répond aujourd’hui à ces conditions particulières, le risque dans la durée serait de poursuivre ce fonctionnement pour élargir l’offre et de cantonner le public dans une réponse à la pression des parents (d’autant plus forte après des mois sans école) d’un seul soutien scolaire et d’oublier tout ce qui a et est mis en place aujourd’hui et tellement essentiel pour le bien-être des enfants et des jeunes. Notre cœur de métier. Nous avons été très heureusement surpris de découvrir combien chacun-e avait pris soin des enfants, des jeunes et des parents partant de là où ils étaient au moment de la reprise. Il-elle-s nous disent leur projet d’engager (dans le cadre du subside exceptionnel octroyé par le Service Cohésion sociale de la COCOF) logopèdes, art thérapeute, ergothérapeute, informaticien pour les accompagner dans leur retour à l’école dans un contexte qui reste compliqué, anxiogène et incertain_: recontacter, remettre «_en forme_», refaire groupe, faire lien. Des propos qui viennent rejoindre ceux entendus lors de notre participation à la réunion de concertation de cohésion sociale de Molenbeek du 15 septembre ou encore des participant-e-s au «_Sous-Groupe Scolarité des Marolles_» du 24 septembre où les associations se retrouvaient autour d’une table pour également partager leur rentrée. Dans la foulée de cette matinée, Marion nous propose sa petite « Outilthèque ».
De notre côté, la rentrée a été excessivement intense_! Si ce n’est la tempête Odette de cette fin du mois de septembre ce sont les nombreuses demandes, les réunions (préparation, participation, suivi), le quotidien devenu plus prégnant (aménagement du matériel et des espaces, désinfection avant et après les formations par exemple) et les sollicitations non prévues à l’agenda qui nous ont emportées dans la tourmente, d’où le retard du présent numéro.
Comme chaque année, le travail de la permanence partagé par chacune d’entre nous a été intense avec ce petit piment particulier, le COVID, et ses répercussions sur l’angoisse des parents, l’organisation de la rentrée par les associations qui retrouvent des enfants et des jeunes un peu déboussolés dans un contexte toujours incertain.
Ensuite, jeux de langue, jeux et stratégie, déontologie, Groupe d’Analyse de Pratique - poursuite des anciennes brusquement arrêtées en mars, démarrage des nouvelles - nous avons repris les matinées et formations et fait le choix de les maintenir quelque soit le nombre de présent-e-s. Une façon de permettre à chacun-e de reprendre petit à petit son rythme, de se rassurer et surtout de se raconter, de se ressourcer, de prendre distance et de retrouver les autres.
Nous ne pouvons, à cela, oublier de mentionner deux autres éléments qui vont – et occupe pour l’un encore – notre temps de travail. En premier, notre rencontre avec Marie-Thérèse Coenen, à sa demande, relative au projet du Carhop en cours d’élaboration d’un dossier sur le mouvement des écoles de devoirs dans sa revue en ligne à paraître dans le courant du mois de décembre 2020. D’hier à aujourd’hui, partant d’archives et de témoignages, ce numéro nous permettra de redécouvrir 50 ans du mouvement et de contextualiser notre présent.
En second, la demande du CRACS de les soutenir dans la cartographie des écoles de devoirs de la région bruxelloise par l’apport d’une liste d’écoles de devoirs, d’adresses des activités, de précisions sur les publics accueillis ainsi que leur capacité d’accueil d’avant et après Covid. Au moment de finaliser cet édito, 87 écoles de devoirs ont répondu à notre questionnaire soit 40%. Nous invitons vivement ceux et celles qui n’y auraient pas encore répondu à retrouver notre courrier et questionnaire en annexe et, évidemment, à y répondre !
Si la permanence s’est calmée en octobre, les demandes concernant la crise sanitaire se poursuivent au rythme de l’augmentation des contaminations. Comment, sans se noyer et s’épuiser, trouver des réponses à tant de situations complexes, de constats, d’inquiétude, de questions, attentes ? Pour quel monde ? C’est ce à quoi le Centre Culturel « L’Armillaire » de Jette nous invite à réfléchir par sa proposition « Tirons les fils ».  « Parce qu’il est essentiel de devenir le changement que l’on veut voir advenir dans le monde, parce qu’il faut pour cela oser l’expression intime et publique, singulière et plurielle. Parce qu’il est temps d’oser rêver un pas plus loin », il nous offre ce livret d’expression et de création de propositions créatives qui tirent les fils de l’expérience du Covid des derniers mois entre vécus et rêves.

-- Véronique Marissal


> Retour vers le menu